CEP de Toronto : faire rêver les Porschistes
Le plaisir de conduire est primordial pour la marque Porsche qui, depuis ses débuts dans l’arène automobile, ne cesse de peaufiner la performance de ses créations. C’est très vrai pour les sportives issues de Zuffenhausen, mais ça l’est tout autant pour les utilitaires et les électriques du fabricant allemand.
Il n’y a donc rien de surprenant dans l’inauguration de ce dixième Centre d’expérience Porsche dans le monde, qui va bientôt ouvrir ses portes dans la région de Toronto. Surnommé « CEP TO » (ou PEC TO en anglais), le complexe conçu pour faire découvrir le potentiel des véhicules Porsche à une poignée de clients et d’amateurs entamera ses opérations le 18 juin.
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Situé à une quarantaine de kilomètres à l’est de la tour du CN, l’endroit est enclavé dans une zone industrielle de Pickering, en Ontario, avec une adresse tout à fait dans le ton : 356, Porsche Drive. Les plus nostalgiques d’entre nous auront certainement reconnu les trois chiffres du tout premier modèle commercialisé par l’entreprise, la série 356, qui a d’ailleurs précédé l’indémodable 911.
Malgré la présence d’ouvriers qui s’affairaient à terminer certaines portions de l’établissement, l’aile canadienne du constructeur avait convié quelques membres des médias à découvrir sa nouvelle attraction locale. Voici ce que nous avons retenu de notre premier contact avec ce Centre d’expérience Porsche 100 % canadien.
La mission
Véritable vitrine pour la marque, ce centre de pointe permettra aux amateurs de vivre l’expérience Porsche dans toute sa richesse. Ici, il ne s’agit pas simplement d’observer des voitures, mais de les sentir, de les piloter, de les comprendre. Et grâce à des instructeurs certifiés, les visiteurs pourront goûter à l’univers Porsche en toute sécurité.
Bien entendu, le plat de résistance réside à l’extérieur du bâtiment principal, le CEP donnant la possibilité à ceux et celles qui veulent bien se prêter au jeu de conduire sur les deux kilomètres du circuit routier aménagé sur ce terrain en banlieue de la Ville Reine.
À ce sujet, le tracé renferme même une reproduction du célèbre « Corkscrew » du circuit de Laguna Seca, en Californie, ainsi qu’un virage fortement incliné et inspiré du carrousel du Nürburgring, en Allemagne. Certaines courbes seraient aussi calquées sur celles des 24 Heures du Mans.
En marge de ce circuit fermé — assez étroit, il faut l’admettre — CEP TO comporte également un vaste espace asphalté où nous avons pu mettre à l’épreuve le système de départ canon de la marque. De plus, il est possible d’installer un petit circuit d’autocross au même endroit. Finalement, le centre a aussi deux surfaces en béton poli où, grâce à l’eau projetée sur le sol, on tente de reproduire les conditions glissantes d’une conduite hivernale. Autrement dit, c’est à cet endroit que les visiteurs pourront s’exercer à réaliser un dérapage contrôlé avec l’un des bolides de la marque.
Des démonstrations (avec pilote professionnel au volant) sont proposées à partir de 140 $, tandis que les séances de 90 minutes en compagnie d’un instructeur certifié débutent à 850 $. Pour ceux qui souhaitent partager l’émotion, des forfaits de groupe entièrement personnalisables sont également offerts.
Le point focal du CEP Toronto
Au rez-de-chaussée, les visiteurs peuvent savourer un café de spécialité ou une bouchée raffinée au Café Carrera, sinon flâner dans la boutique Porsche Lifestyle où vêtements, accessoires et voitures miniatures célèbrent l’univers de la marque. Le constructeur a même songé à ses futurs clients avec des modèles Porsche réimaginés par l’entreprise Lego, dont une reproduction d’une vieille 911 Targa derrière laquelle on peut s’asseoir et faire semblant d’être au volant.
Ce n’est pas tout, car il y a aussi un espace réservé à une conduite virtuelle où il est possible de « piloter » une authentique Porsche sur un circuit de niveau mondial. Ces simulateurs sont très impressionnants, certains d’entre eux reproduisant l’inclinaison de la voiture dans les virages ou les freinages intenses, mais rien d’aussi magique que de conduire l’une des Porsche sur le circuit routier. À l’étage, des salles de réunion peuvent accueillir entreprises et groupes privés. Le niveau inférieur, quant à lui, mène directement aux modules de conduite.
356, Porsche Drive
Au cœur du CEP TO, le bâtiment a été conçu comme un hommage au savoir-faire local et à l’esprit durable. Des lamelles de bois du Québec habillent les façades, tandis qu’une œuvre d’art contemporaine commandée par Porsche accueille les visiteurs à l’entrée.
Et si les mauvaises langues diront que les 911 et autres véhicules à essence de la marque polluent, mentionnons tout de même que l’édifice central a été construit avec un souci de l’environnement, notamment par son système de chauffage et de climatisation faisant appel à la géothermie comme source d'énergie. Qui plus est, 20 % des besoins énergétiques du bâtiment sont assurés par des panneaux solaires.
Au volant de la 911 GTS T-Hybrid
Le clou de cette journée médiatique est survenu derrière le volant sport de la superbe Porsche 911 GTS T-Hybrid 2025. Bien que tous les regards étaient tournés vers les modèles GT de la marque (911 GT3 RS, 911 GT3, 718 Cayman GT4 RS et 718 Boxster Spyder RS), les organisateurs avaient plutôt quelques copies de la nouvelle 911 à motorisation hybride sur place. Avec une puissance atteignant 532 chevaux et le couple, 449 lb-pi, le niveau de performance est relativement élevé.
En plaçant la voiture en mode Sport Plus, la direction, la suspension et les réactions de la mécanique sont toutes plus aiguisées. Les premiers tours ont surtout servi à se familiariser avec les particularités du tracé sinueux, mais après quatre ou cinq passages, mon instructeur m’a permis de pousser un peu plus. Un essai plus approfondi de cette nouvelle motorisation électrifiée serait à prévoir, mais ce qui ressort surtout de notre premier test riche en adrénaline, c’est la réponse immédiate du moteur à six cylindres à plat jumelé à un seul turbocompresseur électrique et à un deuxième moteur synchrone logé dans la boîte de vitesses à double embrayage. Il n’y a aucun délai lors des accélérations ou des reprises. Quant à la tenue de route, disons qu’il est difficile de prendre la 911 en défaut, un commentaire qui s’applique aussi au freinage.
Toutefois, ce qu’il faut avant tout retenir de cette première incursion au Centre d’expérience Porsche de Toronto, c’est que le Canada compte désormais un circuit routier de plus et que celui-ci est particulièrement réussi. Encore plus vrai quand on tient compte de tout ce qui l’accompagne.