Nissan prévoirait de couper 10 000 emplois de plus
Nissan se trouve encore plus en difficulté que prévu. En plus des pertes anticipées pour 2025 supérieures à ce qui avait été annoncé précédemment, le constructeur prévoirait de supprimer 10 000 emplois supplémentaires dans le monde, selon ce que rapportent lundi différents médias japonais dont le quotidien économique Nikkei.
Avec les 9 000 coupures déjà annoncées en novembre dernier, ça voudrait dire que près de 20 000 employés de Nissan seront bientôt remerciés, soit environ 15% de sa main-d’œuvre totale d’après la chaîne de télévision publique NHK.
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De plus amples détails et des réactions officielles suivront mardi alors que Nissan doit publier ses résultats financiers pour le dernier exercice annuel, qui s’est terminé le 31 mars. Toujours selon la presse nipponne, une perte record équivalent à 7,1 milliards $ canadiens sera annoncée.

Au cours des derniers mois, Nissan a tenté en vain de s’associer avec Honda, puis a revu massivement à la baisse ses capacités de production dans le monde. Les coûts de ses mesures de redressement, suivant un changement de chef de la direction, s’ajoutent bien sûr à l’impact des nouveaux tarifs douaniers américains (quelque 30% de ses ventes mondiales se font aux États-Unis).
Un analyste chez Bloomberg Intelligence, Tatsuo Yoshida, a déclaré à l’AFP que Nissan sera plus touché que les autres constructeurs japonais et que, puisque sa clientèle est historiquement plus sensible aux prix que celle de ses concurrents, il ne peut pas répercuter les coûts des surtaxes douanières sur les consommateurs autant que Toyota ou Honda sans subir un recul significatif des ventes.

Le marché chinois demeure aussi un enjeu crucial pour Nissan : ses ventes y ont baissé de 27% au premier trimestre, mais la compagnie entend investir approximativement 2 milliards $ canadiens d’ici la fin de 2026 afin de remédier à la situation.
L’action de Nissan a chuté de 40% depuis le début de 2025 et les agences de notation ont recalé le fabricant en catégorie spéculative étant donné le poids de sa dette.
Une nouvelle alliance est plus que jamais vitale pour Nissan. Le scénario le plus crédible et probable à l’heure actuelle est un rachat de la participation de Renault par le géant taïwanais de électronique Foxconn (Hon Hai), fabricant du iPhone d'Apple. Tel que rapporté au début d’avril, ce dernier veut se lancer à fond dans la vente automobile avec une demi-douzaine de modèles incluant des véhicules légers et des bus, tous électriques. Au moins deux viseraient le marché américain.