Infiniti QX50/QX55 - Des sauveurs à sauver

Publié le 1er janvier 2025 dans 2025 par Nicolas Tardif

Avec la deuxième génération du QX50 introduite en 2019, Infiniti espérait retrouver de sa superbe. Trois ans plus tard, le constructeur a même doublé la mise en lançant le QX55, un jumeau non identique qui s’inscrit dans la mode des utilitaires coupés avec sa ligne de toit fuyante. Malheureusement, la résurrection n’a pas eu lieu. L’an dernier, Infiniti a écoulé 1 313 unités de ses VUS compacts de luxe au Canada, une piètre performance devant les 12 200 Audi Q5 vendus durant cette période.

Chose certaine, on ne peut attribuer l’insuccès des QX50 et QX55 à leur design, dont la force tient dans l’équilibre des proportions. À l’intérieur, la quantité d’équipements ainsi que le mariage des teintes et des textures créent une ambiance assez cossue pour justifier le prix demandé. En outre, la rigueur d’assemblage respecte la tradition d’Infiniti, les cotes d’habitabilité octroient de bons dégagements et la garantie généreuse s’ajoute à la liste d’arguments pertinents. Alors, qu’est-ce qui cloche avec ces utilitaires?

Beaucoup d’efforts, peu de résultats

Pour assurer sa réussite, Infiniti a développé une mécanique novatrice et inédite, qui a impliqué une décennie de recherche et le dépôt de quelque 300 brevets. Les QX50 et QX55 viennent donc avec le premier moteur à taux de compression variable de l’industrie. Baptisé VC-Turbo, ce 4 cylindres de 2 litres devait allier, selon le constructeur, les performances d’une motorisation à essence à la sobriété d’un diesel.

Sur la route, cette technologie autorise effectivement des accélérations respectables à haut régime et une consommation de carburant raisonnable à vitesse constante. Toutefois, malgré sa complexité technique et les années consacrées à son développement, sa frugalité, sa vivacité et son raffinement ne supplantent pas les 4 cylindres de la concurrence. Quel que soit le rythme adopté, le manque de souplesse et la sonorité agacent. Par ailleurs, la boîte à variation continue produit, justement, des résultats variables! Son association tumultueuse avec le moteur exacerbe les délais de réaction et laisse une impression perpétuelle de glissement. En somme, le VC-Turbo a probablement dissuadé plusieurs acheteurs qui ont favorisé les mécaniques des Acura RDX, Audi Q5 et BMW X3, plus agréables, fougueuses, éprouvées et pas vraiment plus énergivores.

Comme un malheur ne vient pas seul, il faut maintenant aborder la technologie Steer-by-wire, une autre rareté dans l’industrie. Cette direction, dépourvue de lien mécanique et d’une précision chirurgicale, confère une tenue de route efficace aux QX50 et QX55… mais elle est dénuée de sensations et rend la conduite soporifique. Cela dit, le confort demeure de bon niveau, sauf sur une chaussée raboteuse où le cognement des jantes de 20 pouces (montées dans la majorité des versions) se fait bien sentir. Dans ce contexte, les suspensions bénéficieraient d’un système d'amortissement adaptatif.

Comme un produit généraliste

Lorsque l’on observe ces utilitaires de plus près, l’impression d’un produit de luxe continue de s’estomper. L’instrumentation et certaines commandes proviennent de l’inventaire de Nissan, tandis que l’image des caméras de vision manque de clarté. Sans le logo, on ne devinerait pas tout de suite que l’on a affaire à un véhicule de prestige.

Enfin, le système multimédia à deux écrans superposés constitue un autre problème. Désespérément lent, il emploie des graphismes surannés pour afficher des informations parfois complémentaires, parfois dédoublées, mais jamais disposées dans un souci d’ergonomie. La technologie embarquée dans les QX50 et QX55 appartient donc à une autre décennie. Son utilisation n’est pas intuitive pour autant…

Feu vert

Feu rouge

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